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Jun202013

L’Homme et la religion

 

6 octobre 2010

 

Parlant d’abord de l’Homme et la religion, je voudrais, sans être jésuite, retourner la formule pour imaginer l’état de l’Homme sans la religion. Si la religion signifie la foi et si l’homme va vivre sans foi, quel vide alors. Je dirai même quelle misère s’il ne reste à l’homme que la raison pour calculer, surtout lorsque le destin et la volonté de Dieu peuvent fausser tous les jours ses calculs. Si religion et foi signifient comprendre et aimer l’Autre, pouvez vous imaginer le monde sans amour. Faire place à la haine et au refus nous confirme en fait dans la nécessité des liens inséparables entre l’Homme et la Foi.

En ce qui concerne le dialogue interreligieux, je vous avoue que je préfère parler de dialogue entre les adeptes des religions. Prenant exemple sur mon parcours personnel, j’ai pris, en 1995, à Paris, la présidence d’un organisme du dialogue islamo-chrétien que j’ai « converti…. » en dialogue judéo-islamo-chrétien, ayant en mémoire les paroles du regretté Grand Imam Sheikh Ali Gad El Haq Ali Gad El Haq qui pensait qu’il n’y a pas de dialogue entre les 2 religions mais entre les 3 religions monothéistes. Certains adeptes d’une religion peuvent aller à l’encontre du droit chemin, comme les Juifs par exemple, lorsqu’ils refusent le droit et la justice aux Palestiniens.

J’ai assisté à de nombreuses conférences dans le monde aux États-Unis, en Europe et j’ai découvert qu’il est indispensable de ne pas séparer le dialogue des cultures du dialogue des religions, au travers de leurs adeptes. A cet égard, je tiens à vous donner pour exemple la conférence qui a eu lieu à Madrid en 2008 à l’initiative du roi Abdallah d’Arabie Saoudite, conférence à laquelle il a invité tous les adeptes de toutes les religions et croyances.

Il faut avoir le courage de reconnaitre que nous, hommes de dialogue, n’avons pas réussi jusqu'à ce jour à faire passer le dialogue du niveau des élites au niveau des masses populaires. Nous avons besoin, à mon avis, d’une charte du dialogue qui nous impose à tous quelques principes d’éthique et à titre d’exemple, je citerai :

Il faut résister au danger de généralisation des jugements des uns envers les autres: 

  • Si quelques Chrétiens font des erreurs d’expression et ou d’appréciation, ce n’est pas une raison pour incriminer tous les Chrétiens. 
  • Si des crimes sont commis par Al Qaeda ou des partisans de Ben Laden, cela ne justifie pas d’incriminer tous les Musulmans.
  • J’irai plus loin en disant que si des crimes, des guerres, assassinats sont commis par une fraction d’israéliens contre les palestiniens, jamais je ne me permettrai d’incriminer tous les Juifs. 

Ne jamais séparer la Paix de la Justice. 

En conclusion, je vous dirai que ce qui se passe en terre d’Égypte actuellement, à savoir les heurts et la non-entente entre les différentes communautés, provient essentiellement de l’ignorance, mère de la violence. Et pour terminer, en tout courage, je m’adresse à tous les croyants pour leur dire :

  • Il n y a pas de monopole pour la foi en Dieu
  • Il n y a pas de monopole pour les mots de Dieu
  • Il n y a pas de monopole pour fixer la place des êtres auprès de Dieu